Wang Yi : La coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie sur les sous-marins à propulsion nucléaire engendre trois risques
2021-09-28 19:04

Le 28 septembre 2021, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Josep Borrell ont coprésidé, par liaison vidéo, le 11e cycle de dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE.

Wang Yi a rappelé que les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie avaient noué un partenariat trilatéral en matière de sécurité et envisageaient de mener une coopération sur les sous-marins à propulsion nucléaire, ce à quoi la communauté internationale, surtout les pays en Asie-Pacifique, avait accordé de grandes attention et vigilance, et de nombreux pays ont exprimé leurs préoccupations et doutes. La Chine estime que cet acte engendre trois risques pour la paix et la stabilité régionales ainsi que l'ordre international.

Premièrement, le risque de la recrudescence de la guerre froide. Les trois pays ont tracé une ligne idéologique pour créer un nouveau bloc militaire, ce qui accentuera les tensions géopolitiques. Sur fond d'opposition générale de la communauté internationale à la guerre froide et à la division, la partie américaine a ouvertement violé sa déclaration politique de ne pas engager une nouvelle guerre froide et a formé un « petit clan » anglo-saxon, en plaçant ses intérêts géopolitiques égoïstes au-dessus de la solidarité internationale, ce qui relève d'une mentalité typique de la guerre froide.

Deuxièmement, le risque de la course aux armements. Cet acte incitera certains pays de la région à accélérer leur développement militaire, même à chercher à franchir le seuil nucléaire, et aggravera le risque de conflit militaire. Les États-Unis, d'une part, sanctionnent et répriment d'autres pays sous prétexte de développement de technologies nucléaires, et d'autre part, transfèrent eux-mêmes ouvertement des technologies nucléaires à un État non doté d'armes nucléaires. Il s'agit là d'une pratique typique du « deux poids deux mesures ».

Troisièmement, le risque de prolifération nucléaire. Fournir de la matière nucléaire permettant de créer des armes nucléaires à un État non doté d'armes nucléaires sous prétexte de la construction de sous-marins à propulsion nucléaire laissera l'uranium hautement enrichi de qualité militaire se soustraire à la surveillance nécessaire et engendrera un énorme risque de prolifération. Cette pratique secouera le système de non-prolifération et portera atteinte au Traité sur la zone dénucléarisée du Pacifique Sud et aux efforts des pays de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) dans la construction d'une zone dénucléarisée en Asie du Sud-Est. Voilà une méprise typique de règles.

Wang Yi a souligné qu'au moment du renforcement des liens militaires entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie et de l'aggravation de la confrontation des blocs, la Chine avait lancé l'Initiative pour le Développement Mondial et avait déposé officiellement une demande d'adhésion à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP). Qui provoque les conflits et la confrontation et met en péril la paix et la stabilité, et qui promeut l'intégration régionale ainsi que la paix et le développement ? La réponse est claire, et le contraste est évident. Nous appelons les trois pays à répondre au courant de l'époque, à changer de cap et à jouer un rôle constructif pour la paix et la stabilité régionales.