Wang Yi rencontre la Secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman
2021-07-26 10:52

Dans l’après-midi du 26 juillet 2021, le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré la Secrétaire d’État adjointe américaine Wendy Sherman à Tianjin.

M. Wang a dit : « Les relations sino-américaines sont actuellement confrontées aux graves difficultés et défis, et cela nécessite une réflexion sérieuse de la part des États-Unis pour faire le bon choix quant à savoir si les relations bilatérales se dirigeront vers le conflit et la confrontation ou vers l’amélioration et le développement dans la prochaine étape. Votre visite en Chine s’inscrit dans le cadre des contacts et dialogues entre la Chine et les États-Unis, et les deux parties devront renforcer la compréhension mutuelle, éliminer les malentendus, éviter les erreurs d’appréciation et mieux gérer les divergences à travers des dialogues ininterrompus. »

M. Wang a dit que la nouvelle administration américaine avait continué d’appliquer en général la politique chinoise extrême et erronée de l’administration précédente, défiant constamment les seuils de tolérance de la Chine, intensifiant la répression et l’endiguement contre la Chine. La partie chinoise y est fermement opposée. La raison fondamentale de ces questions réside dans la perception erronée de la partie américaine à propos de la Chine. Les États-Unis prennent la Chine comme son plus grand rival et même son adversaire, et tentent d’entraver et d’interrompre le processus de modernisation de la Chine. Une telle tentative est et sera toujours vouée à l’échec.

M. Wang a souligné : « Je voudrais dire clairement et explicitement à la partie américaine que le développement et le redressement de la Chine disposent d’une énorme dynamique intérieure et sont une tendance irrésistible dans le développement de l’Histoire. Le socialisme aux caractéristiques chinoises correspond parfaitement aux réalités et aux besoins de la Chine, a déjà obtenu et continuera d’obtenir des succès remarquables. Ayant des liens de chair et de sang et partageant le destin avec le peuple chinois, le Parti communiste chinois (PCC) est toujours soutenu sincèrement par les 1,4 milliard de Chinois. Le grand renouveau de la nation chinoise est entré dans un processus historique irréversible, qui ne peut être empêché par aucune force et aucun pays. La marche vers la modernisation de tous les groupes ethniques de la Chine est également un grand processus de progrès de la civilisation humaine, qui ne doit être empêché par aucune force et aucun pays. »

M. Wang a indiqué : « Je voudrais aussi dire clairement et explicitement à la partie américaine que la Chine continuera de poursuivre une voie de développement pacifique et une stratégie d’ouverture mutuellement bénéfique. La Chine n’empruntera jamais le vieux chemin qui relie toujours la puissance d’un État à une hégémonie, et est prête à réaliser un développement et une prospérité communs avec tous les pays, y compris les États-Unis. La Chine est l’un des fondateurs et bénéficiaires de l’ordre international fondé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous n’allons ni bâtir une base toute nouvelle, ni rechercher un ordre autre que celui d’aujourd’hui. La Chine protégera fermement le système international centré sur l’ONU, maintiendra l’ordre international basé sur le droit international et défendra les normes fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies. »

M. Wang a dit : « Je voudrais également dire clairement et explicitement à la partie américaine que le développement de la Chine vise à apporter le bonheur à tous les Chinois. Comme l’a indiqué le Président Xi Jinping, l’aspiration du peuple à une vie meilleure est l’objectif de tous nos efforts. Le développement de la Chine n’est pas pour défier ou remplacer les États-Unis. Nous ne nous intéressons jamais aux paris sur les gains ou les pertes du côté américain. Le développement de la Chine n’a pas comme condition préalable un déclin des États-Unis. Nous n’exportons jamais notre idéologie ou notre modèle de développement, parce que nous avons une position fondamentale selon laquelle chaque pays doit explorer indépendamment une voie de développement adaptée à ses conditions nationales. »

M. Wang a indiqué que, pour bien gérer les divergences entre les deux parties et éviter que les relations sino-américaines ne se détériorent davantage jusqu’à une perte de contrôle, la Chine avait formulé trois demandes fondamentales à la partie américaine, qui étaient aussi trois seuils de tolérance de la Chine : Premièrement, les États-Unis ne doivent pas défier, dénigrer ou même tenter de subvertir la voie et le système socialistes aux caractéristiques chinoises. La voie et le système de la Chine ont été choisis par l’Histoire et le peuple, qui concernent le bien-être à long terme des 1,4 milliard de Chinois et le destin de la nation chinoise. Ce sont les intérêts vitaux que la Chine doit absolument sauvegarder.

Deuxièmement, les États-Unis ne doivent pas essayer d’entraver ou d’interrompre le processus du développement de la Chine. Bien évidemment, le peuple chinois a aussi le droit à une vie meilleure, et la Chine a aussi le droit à la modernisation. La modernisation n’est pas un droit réservé aux États-Unis. Il s’agit là d’une conscience fondamentale de l’humanité et de l’équité et de la justice internationales. La Chine exhorte la partie américaine à lever le plus tôt possible toutes les sanctions unilatérales, les droits de douane élevés, l’extraterritorialité et le blocus scientifique et technologique imposés à la Chine.

Troisièmement, les États-Unis ne doivent pas violer la souveraineté de la Chine, encore moins compromettre l’intégrité territoriale de la Chine. Les questions liées au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong ne sont jamais des questions de droits de l’homme et de démocratie, mais sont des questions de principe cruciales en matière de lutte contre l’« indépendance du Xinjiang », l’« indépendance du Tibet » et l’« indépendance de Hong Kong ». Aucun pays ne tolérera l’atteinte portée à sa souveraineté et à sa sécurité nationale. Quant à la question de Taiwan, elle est la priorité des priorités. Bien que les deux rives du détroit de Taiwan ne soient pas encore réunifiées, les faits fondamentaux selon lesquels la partie continentale et Taiwan appartiennent à la même et unique Chine et Taiwan fait partie du territoire chinois n’ont jamais changé et ne changeront jamais. Si les éléments prônant l’« indépendance de Taiwan » osent lancer des provocations, la Chine aura le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour les endiguer. Nous recommandons à la partie américaine d’honorer effectivement son engagement et de vraiment faire preuve de prudence sur la question de Taiwan.

Selon M. Wang, la Chine et les États-Unis sont respectivement le plus grand pays en développement et le plus grand pays développé, et aucune des deux parties ne peut remplacer ou vaincre l’autre. Nous avons une vision claire sur l’avenir des relations sino-américaines, c’est-à-dire de trouver par le dialogue une voie de coexistence harmonieuse sur la planète pour deux grands pays aux systèmes, cultures et stades de développement différents. Tant mieux si les deux parties peuvent trouver des bénéfices mutuels. Si elles peuvent y parvenir, ce sera une excellente chose pour la Chine et les États-Unis, et une grande bonne nouvelle pour le monde. Sinon, ce sera un désastre. M. Wang a exprimé le souhait de voir la partie américaine former une compréhension objective et correcte de la Chine, abandonner l’arrogance et les préjugés, cesser de se poser en « donneur de leçon » et revenir dans des politiques rationnelles et pragmatiques à l’égard de la Chine.

Mme Sherman a noté que la relation américano-chinoise était la relation bilatérale la plus importante au monde. Depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden, les États-Unis et la Chine ont mené plusieurs contacts, et les États-Unis sont disposés à continuer de mener des contacts et dialogues ouverts et francs avec la Chine. La partie américaine espère également que les deux pays pourront coexister pacifiquement. Elle n’a pas l’intention de restreindre le développement de la Chine, ni d’endiguer la Chine, et est heureuse de voir le développement de la Chine. Les deux parties peuvent s’engager dans une saine concurrence, coopérer dans la lutte contre le changement climatique, la lutte contre la drogue et les questions brûlantes internationales et régionales, renforcer les capacités de gestion de crises et éviter les conflits. En tant que grands pays, les États-Unis et la Chine peuvent communiquer et discuter de manière responsable même s’ils ont des divergences. Mme Sherman a émis le souhait que les deux parties prennent des mesures conjointes pour améliorer les relations bilatérales. Elle a réitéré que les États-Unis adhéraient à la politique d’une seule Chine et ne soutenaient pas l’« indépendance » de Taiwan.

Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur des questions internationales et régionales d’intérêt commun.